Mon Petit Placement a désormais prouvé que viser les petits épargnants pouvait être une stratégie gagnante. Un an après avoir bouclé une levée en crowdfunding impressionnante, la fintech a récolté 4 millions d’euros, Mon Petit Placement a fait de 2024 une année record. Son chiffre d’affaires a été multiplié par deux pour atteindre 2 millions d’euros. «C’est la deuxième année qu’il double. Entre 2022 et 2023, nous sommes passés de 500 000 euros à 1 million d’euros», précise Thomas Perret, fondateur et CEO de la fintech lyonnaise. «Comme nos encours grossissent, mécaniquement, notre chiffre d’affaires croît.»
Mon Petit Placement a mené une collecte nette de 60 millions d’euros en 2024, ce qui fait grimper le montant de ses encours sous gestion à 200 millions d’euros. Une hausse de 60% entre 2023 et 2024. Côté utilisateurs, la startup a gagné 7000 nouveaux clients et revendique désormais 25 000 utilisateurs. «En moyenne, ils démarrent avec deux, trois mille euros. Ce qui est super intéressant, avec des encours qui passent de un peu plus de 125 millions à 200 millions, c'est que cela illustre que nos clients existants ont cette capacité à continuer à remettre dans leur épargne», souligne Thomas Perret.
Mon Petit Placement vise la rentabilité en 2026
87% des clients nourrissent leur épargne chaque mois et c'est un paramètre déterminant pour la startup qui cherche la rentabilité. L’objectif : l’atteindre en 2026. «C’est une nécessité. Comme beaucoup d’entreprises, nous sommes passés par des très hauts et des très bas», raconte le fondateur. Mon Petit Placement a notamment dû procéder à un plan de licenciements en octobre 2023. «Nous faisons très attention à nos coûts. Notre structure n’a pas bougé. Atteindre la rentabilité nécessite maintenant de patienter», analyse Thomas Perret.
Grâce aux 4 millions d’euros levés auprès de sa communauté, la jeune pousse a mené deux projets majeurs l’année dernière : un rebranding complet de la marque et le lancement d’un plan épargne retraite (PER), lancé en fin d’année dernière et qui aurait attendu encore, sans cet apport financier. En parallèle, elle travaille sur l’utilisation de l’intelligence artificielle en interne : «toute la partie vérification des justificatifs de provenance de fonds, des pièces justificatives. Cela nous aide énormément avec les volumes de plus en plus importants que nous avons à traiter.»
Et en externe. «L’autre projet sur lequel on travaille, qui devrait sortir dans quelques semaines, c'est avec la startup Odonatech, qui a lancé un outil d’IA générative pour les conseillers en gestion de patrimoine», reprend Thomas Perret.
Deux nouveaux produits d’épargnes courant 2025
Après avoir beaucoup avancé sur la souscription en 2024, la fintech veut développer l’étape d’après et accompagner les investissements. «Nous avons un grand projet de nous assurer que nous sommes encore plus présents dans la vie de l’investissement, qu’il y une vraie dimension de conseil, c’est le premier pilier.» Grâce au partenariat avec Odonatech, Mon Petit Placement va déployer, d’abord en phase de test auprès de 1000 clients, un chat capable de répondre aux questions des utilisateurs. «C’est un outil d’avant-vente, pour faire connaitre. Il va répondre aux questions des personnes qui ne veulent pas lire toute le site, avec notre ADN, nos offres, notre ton…» C’est également, pour Odonatech, la possibilité de mener une preuve de concept.
Le deuxième pilier de développement pour 2025 de la fintech est le coup d'envoi de nouvelles offres. «Nous allons lancer une offre autour de l’or et nous sommes les premiers à le faire.» Elle devrait être disponible en avril. Via un contrat d’assurance-vie, les épargnants pourront souscrire à un produit qui réplique le cours de l’or, «perçue comme une valeur refuge.» L’offre de Mon Petit Placement va également s’étoffer avec des produits immobiliers, autour de la prochaine rentrée scolaire. «Nous avons un fonds immobilier mais nous sommes en discussion avec deux sociétés de gestion pour avoir une offre complète. Il nous semble que le moment est pertinent de proposer cela à nos clients.»
Enfin la startup veut travailler sa notoriété. Plusieurs campagnes de marketing télé, flyers etc sont d’ailleurs déjà prévues. Si l’offre s’étend, la cible elle, reste la même : les petits épargnants. «On résiste comme un petit village gaulois. Nous sommes fidèles aux origines, on ne veut pas faire évoluer notre modèle sous la pression des marchés, de la rentabilité», insiste le CEO.